15 avril 2024

Vou te contar / Wave : chanson brésilienne de la semaine #9



Nara Leão - Wave (Vou te contar)

Vou te contar

Vou te contar
Os olhos já não podem ver
Coisas que só o coração pode entender
Fundamental é mesmo o amor
É impossível ser feliz sozinho...


O resto é mar
É tudo que não sei contar
São coisas lindas que eu tenho pra te dar
Vem de mansinho à brisa e me diz
É impossível ser feliz sozinho...


Da primeira vez era a cidade
Da segunda o cais e a eternidade...

Agora eu já sei
Da onda que se ergueu no mar
E das estrelas que esquecemos de contar
O amor se deixa surpreender
Enquanto a noite vem nos envolver...

Wave

So close your eyes, for thats a lovely way to be
Aware of things your heart alone was meant to see
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
You can't deny, don't try to fight the rising sea
Don't fight the moon, the stars above and don't fight me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
When I saw you first the time was half past three,
When your eyes met mine it was eternity
By now we know the wave is on its way to be
Just catch that wave don't be afraid of loving me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
When I saw you first the time was half past three
When your eyes met mine it was eternity
By now we know the wave is on its way to be
Just catch that wave, don't be afraid of loving me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together

Je vais te dire

Je vais te dire
Les yeux ne peuvent pas voir
Les choses que seul le cœur peut comprendre
L'amour est vraiment fondamental
Il est impossible d'être heureux solitaire...

Le reste c'est la mer
Et tout ce que je saurais exprimer
Ce sont les belles choses que j'ai à te donner
Une brise vient doucement me dire
Il est impossible d'être heureux solitaire...

La première fois c'était la ville
Le seconde la jetée et l'éternité...


Maintenant je sais
Par la vague qui s'est levée sur la mer
Et les étoiles qu'on a oubliées de compter
L'amour se laisse surprendre
Quand la nuit vient nous envelopper...
(traduction littérale)

Wave, chanson composée par Antônio Carlos Jobim, a d'abord été enregistrée en version purement instrumentale sur l'album du même nom en 1967. Jobim y ajoutera l'année suivante des paroles en anglais. 
La première interprétation vocale sera chantée par la chanteuse américaine Lani Hall sur l'album Equinox de Sergio Mendes & Brasil '66.
Une fois de plus, une composition de Jobim devient un standard de jazz , et va entrer au répertoire de Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Mel TormeGerry MulliganOscar Peterson, Paul Desmond, Ahmad Jamal, McCoy TynerToots Thielemans, Pat Metheny, Stan Getz,  ...

La chanson avec des paroles en portugais brésilien "Vou te contar" [Je vais te dire] a été interprétée par Os Cariocas, Elis ReginaNara Leão, João Gilberto, Caetano Veloso, Roberto Carlos, ...

La playlist "Vou te contar / Wave"

07 avril 2024

Corcovado : chanson brésilienne de la semaine #8


Chanson écrite et composée par Antonio Carlos Jobim en 1960, enregistrée la même année par João Gilberto sur l'album O Amor, o Sorriso e a Flor

Corcovado

Um cantinho e um violão
Este amor, uma canção
Pra fazer feliz a quem se ama

Muita calma pra pensar
E ter tempo pra sonhar

Da janela vê-se o Corcovado
O Redentor que lindo

Quero a vida sempre assim com você perto de mim
Até o apagar da velha chama

E eu que era triste
Descrente deste mundo
Ao encontrar você eu conheci
O que é felicidade meu amor

O que é felicidade, o que é felicidade

Corcocado

Un petit coin tranquille avec une guitare
Cet amour, une chanson
Pour rendre heureux ceux qui s'aiment

Beaucoup de calme pour penser
Et avoir du temps pour rêver

De la fenêtre, on peut voir le Corcovado
Le Rédempteur comme il est beau

Je veux que la vie soit toujours ainsi avec toi près de moi
Jusqu'à ce que la flamme s'éteigne

Et moi qui étais triste
Lassé de ce monde
En te rencontrant, j'ai trouvé
Ce qu'est le bonheur, mon amour

Ce qu'est le bonheur, ce qu'est le bonheur


Le titre en portugais fait référence au pic du Corcovado, qui de ses 700 m surplombe la baie la ville de Rio de Janeiro, et au sommet duquel a été érigée la statue du Christ Rédempteur.  La chanson a été adaptée en en anglais sous le nom de "Quiet Nights of Quiet Stars" avec des paroles de Gene Lees.


Interprété par les plus grandes figures de la MPB : Elis Regina, Gal Costa, Astrud Gilberto, Nara Leão, le titre devient aussi dès le début des années 60 un standard de la variété internationale : Frank Sinatra, Tony Bennett, Ella Fitzgerald, Doris DaySarah Vaughan ... et du jazz : Miles Davis, Stan Getz, Henry Mancini, ...
... chantée en VF par Sacha Distel, Caterina Valente...
... et aussi par Zaz, Everything But The Girl et Queen Latifah !

 La Playlist "Around Corcovado"

28 mars 2024

Retrato Em Branco E Preto [Portrait en noir et blanc] : chanson brésilienne de la semaine #7



Musique de Antonio Carlos Jobim, paroles de Chico Buarque


Retrato em Branco e Preto

Já conheço os passos dessa estrada
Sei que não vai dar em nada
Seus segredos sei de cor
Já conheço as pedras do caminho
E sei também que ali sozinho
Eu vou ficar, tanto pior

O que é que eu posso contra o encanto
Desse amor que eu nego tanto
Evito tanto
E que no entanto
Volta sempre a enfeitiçar
Com seus mesmos tristes velhos fatos
Que num álbum de retrato
Eu teimo em colecionar

Lá vou eu de novo como um tolo
Procurar o desconsolo
Que cansei de conhecer
Novos dias tristes, noites claras
Versos, cartas, minha cara
Ainda volto a lhe escrever

Pra dizer que isso é pecado
Eu trago o peito tão marcado
De lembranças do passado
E você sabe a razão

Vou colecionar mais um soneto
Outro retrato em branco e preto
A maltratar meu coração


Portrait en blanc et noir

Je connais déjà les passages de cette route
Je sais que ça n'aboutira à rien
Je connais tes secrets par cœur
Je connais déjà les pierres sur le chemin
Et je sais aussi que là-bas seul
Je serai, en bien pire

Que puis-je faire contre le sortilège
De cet amour que je rejette tant
Que j'évite tant
Et qui cependant
Revient toujours pour m’envouter
Avec les mêmes tristes souvenirs
Comme dans un album de portraits
Que je m'obstine à collectionner

J'y retourne comme un fou
Cherchant le réconfort dans la désolation
Que je suis las de connaître
De nouveaux jours tristes, des nuits blanches
Des poèmes, des lettres, ma chère
Je t'en écrirai encore

Dire cela est un péché
Ma poitrine est tellement oppressée
Des souvenirs du passé
Et tu en connais la raison

Je vais ajouter un autre sonnet
Un autre portrait en noir et blanc
En maltraitant mon cœur
(traduction littérale)


Jobim composa la musique de la chanson en 1965, il s'agissait d'un instrumental intitulé "Zingaro" (Tzigane). La version figure sur l'album de 1967 "A Certain Mr. Jobim". Peu après, Jobim demande à Chico Buarque d'en écrire des paroles, ce sera leur première collaboration. Si la chanson s'intitule "Retrato em Branco e Preto"  Portrait en blanc et noir", et non l'inverse comme attendu ("en noir et blanc"), ce sera pour la rime (soneto / preto) ! Chico Buarque en enregistra la première interprétation vocale sur son album de 1968 Chico Buarque de Hollanda (Vol. 3)

D'autres versions marquantes tant vocales qu'instrumentales lui succéderont par Nara Leão, Elis Regina, Stan Getz et João Gilberto, Gábor Szabó, Chet Baker, Joe Henderson, Paolo Frescu et Enrico Rava, ...



Playlist "Autour de Retrato Em Branco E Preto"



18 mars 2024

Insensatez [Insensé] : chanson brésilienne de la semaine #6




Insensatez

(paroles de Vinícius de Moraes)

Ah, insensatez, o que você fez?
Coração mais sem cuidado
Fez chorar de dor o seu amor

 Um amor tão delicado
Ah, por que você foi fraco assim?
Assim, tão desalmado?
Ah, meu coração, quem nunca amou
Não merece ser amado

 Vai, meu coração, ouve a razão
Usa só sincericade
Quem semeia vento, diz a razão
Colhe sempre tempestade
Vai, meu coração
Pede perdão, perdão apaixonado
Vai, porque quem não pede perdão
Não é nunca perdoado

How insensitive

(adaptation anglaise de Norman Gimbel)
How insensitive I must have seemed
When she told me that she loved me
How unmoved and cold I must have seemed
When she told me so sincerely
Why?, she must have asked,
Did I just turn and stare in icy silence?
What was I to say? What can you say
When a love affair is over?
Now she's gone away and I'm alone
With a memory of her last look
Vague and drawn and sad I see it still
All her heartbreak in that last look


Insensé

 (traduction littérale)

Ah, insensé, qu'as-tu fait ?
Coeur sans attention
Tu as fait pleurer de douleur
Ton amour
Un amour si délicat
Ah, pourquoi étais tu si faible ?
Si privé d’âme
Ah, mon cœur qui n’a jamais aimé
Tu ne mérites pas d’être aimé

Va, mon cœur, écoute la raison
Sois sincère
Qui sème le vent, dit l’adage
récolte toujours la tempête
Va, mon cœur, demande pardon
Un pardon passionné
Va, car celui qui
Ne demande pas pardon
N’est jamais pardonné
.

La chanson composée en 1961 par Antonio Carlos Jobim sur des paroles de Vinícius de Moraes est l'une des plus célèbres du duo d'auteurs compositeurs qui a produit pourtant d'incroyables perles de la bossa nova (Garota de Ipanema, Wave, Triste, Chega de Saudade, Agua de beber, Só Danço Samba, A Felicidade). 
Insensatez est librement inspiré du Prélude n° 4 en mi mineur, Opus 28, de Chopin. (Moins littéralement que pour Jane B. où Serge Gainsbourg a carrément callé les paroles de sa chanson dédiée à Jane Birkin sur le prélude de Chopin)

La chanson a été enregistrée d'abord par João Gilberto puis par d'autres artistes brésiliens : Nara Leão, Elis Regina, Astrud Gilberto.
La version anglaise avec des paroles de Norman Gimbel, sous le titre "How Insensitive", a été interprétée par les plus grandes stars américaines de jazz et de variétés, comme Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Peggy Lee, Judy Garland, Shirley BasseyTony Bennett, Doris DayEartha Kitt, Blossom Dearie, et plus récemment par Iggy PopRobert Wyatt et Sinéad O'Connor, ,..
En France, plusieurs chanteurs de charme ont également repris le titre : Sacha Distel, Richard Anthony (Quand tu m'as parlé), Henri Salvador (Les amours qu'on délaisse), Jean-Louis Murat (Insensible)

Le thème a inspiré aussi beaucoup de figures majeures du jazz pour  des versions instrumentales : les guitaristes Wes Montgomery, Charlie Byrd, Pat Metheny, Biréli Lagrène, ..., les saxophonistes Stan Getz, Dexter Gordon, Lee Konitz ..., les pianistes Oscar Peterson, Chick Corea, ... 

Le thème instrumental de Jobim a été remis à l'honneur vers 1997, en intégrant la bande originale du film Lost Highway, de David Lynch.

La Playlist Around Insensatez