22 novembre 2013

Playlist de novembre 2013 : 9 albums à découvrir sans attendre


À découvrir sans attendre, une rubrique mensuelle curieuse de l'actualité musicale, pour partager nos recommandations et promouvoir de nouveaux artistes méritant une écoute plus attentive dans l'abondance des sorties du moment. Une édition d'automne marquée par de l'électro sombre et un peu effrayante : The Haxan Cloak, The FieldGesaffelstein, du néo-rétro 60 : Girls, White Fenceet le retour de quelques statues de Commandeur de la pop : Donald Fagen, Prefab SproutMidlake.



Girls
"Album" (True Panther Sounds, 2009)
Groupe californien formé en 2007 autour de deux membres clés : le chanteur romantique, sorte de ménestrel moderne, Christopher Owens (ex-membre d'Holy Shit au côté de Matt Fishbeck, et Ariel Pink) et le producteur Chet "JR" White à la basse. Girls allie la fraîcheur du rock 'n' roll début années 60, avec des influences plus psychédéliques et garage. Un style empreint d'une sensibilité plutôt britannique présente chez Elvis Costello, Orange Juice et Pale Fountains.
Girls s'est séparé en 2012 après l'album Father, Son, Holy Ghost. Christopher Owens se produit désormais en solo, il  vient de sortir un premier album Lysandre.
(pop indie lo-fi)




Donald Fagen
"Sunken Condos" (Reprise, 2012)
Donald Fagen, chanteur et clavier, est avec Walter Becker, le co-fondateur de Steely Dan, groupe de rock jazz new yorkais installé en Californie, qui pendant les années 70 a recruté pour l'enregistrement de ses albums sophistiqués, le fleuron des musiciens de jazz et de studio (Walter Becker, Larry Carlton, Wayne Shorter, Tom Scott, Mark Knopfler, Jeff Porcaro, Phil Woods, ...). Avec Steely Dan, le temps ne semble pas avoir de prise, ni d'importance, chaque production est construite patiemment, avec une extrême attention portée au détail. Leur dernier album Everything must go date de 2003. Donald Fagen qui mène une carrière solo depuis le rutilant Nightfly (1982), revient 30 ans après avec Sunken Condos, un 4ème album solo, dans un style classique, indémodable.
(pop jazz)




Midlake
"Antiphon" (ATO, 2013)
Il y eut The Trials of Van Occupanther (2006) avec sa pochette dérangeante et ses chansons douces et tristes (Roscoe, Young bride, Bandits...) qui font de l'album un des sommets pop des années 2000. Lui succéda The Courage of the others (2010), décevant car terne et ennuyeux. On aurait pu craindre en 2012 que Midlake ne survive pas au départ de son leader, Tim Smith, chanteur, guitariste et principal auteur-compositeur du groupe.
Mais, le guitariste et choriste Eric Pulino se décida à endosser le rôle de leader laissé vacant. Le résultat s'appelle Antiphon.  On retrouve le style très maîtrisé des barbus texans, un soft rock aux effluves folk-prog britanniques seventies (Pentangle, Fairport Convention, CaravanKing Crimson), avec des arrangements élaborés (clavier, cordes, flûte, ...), et des harmonies vocales savantes, au lyrisme contenu.
(soft rock progressif)




White Fence
"Cyclops Reap" (Castle, 2013)
Ecouter White Fence, groupe néo-psychédélique fondé par Timothy Presley c'est s'offrir un trip spatio-temporel direction l'été de l'amour dans la Californie de 1967. Guitares acides, voix réverbérées, tambourin, tempo lent et distendu. De la belle ouvrage, réplique vintage du Pink Floyd de Syd Barrett, des Beatles période Sgt. Pepper, ou du Procol Harum millésime A Whiter Shade of Pale. Bienvenue en Rétromania.
(pop psychédélique)




The Haxan Cloak
"Excavation" (Aurora borealis, 2013)
The Haxan Cloak, c'est le projet drone de Bobby Krlic, un musicien britannique qui a la fâcheuse réputation (comme Sunn 0))), ou Merzbow) de pilonner les tympans du public venu l'écouter en concert à coups d'infrabasses et de broken beats. Si vous redoutez l'apnée en profondeur, si vous n'êtes pas fan de spéléologie, ou si visiter une friche industrielle la nuit avec une lampe frontale ne vous attire pas plus que ça, ne vous attardez pas trop dans Excavation ;-)
(electro dark et oppressante)




Prefab Sprout
"Crimson/Red" (Universal, 2013)
Prefab Sprout, le groupe sort en 1985 l'album culte Steve Mc Queen,  produit par Thomas Dolby, un disque acclamé par la critique, puis deux albums honorables From Langley Park to Memphis (1988) et Jordan: The Comeback (1990) qui rencontrent un certain succès public en Grande-Bretagne avec The King Of Rock'n'Roll. Et puis, plus grand chose, l'oubli pour le plus grand nombre et Paddy McAloon, le leader, accédant de son vivant au panthéon des songwriters. 20 ans après, Crimson/Red reprend l'histoire là où elle s'était arrêtée, mélodies ciselées, arrangements soignés, voix fraîche. Rien ne semble avoir changé, sinon la figure de jeune premier du chanteur sur laquelle pousse à présent une épaisse barbe grisonnante.
(pop)




The Field
"Cupid's head" (Kompakt, 2013)
The Field est le projet electro ambiant du producteur suédois Axel Willner, édité sur Kompakt, le label de techno minimale basé à Cologne. Transe et hypnose, mouvement et statisme, comme une berceuse d'insomnie, comme le bruit lancinant des rails d'un train.
(ambiant techno)




Gesaffelstein
"Aleph" (Parlophone, 2013)
Gesaffelstein est le projet du musicien electro lyonnais. Gesaffelstein  : mot-valise formé à partir de Gesamtkunstwerk (« œuvre d'art totale » chère à Wagner) et Albert Einstein... en toute humilité bien sûr :-) Mixmag définit le style de Gesaffelstein de techno sombre et menaçante, quoi qu’enchanteresse. On note également l'influence de la musique de films, notamment d'horreur et de l'électro des années 70 et 80 (François de Roubaix, Giorgio Moroder, John Carpenter...) sur Nameless, Alpeh, Wall of memories et du son big beat des années 90 (Prodigy, Chemical Brothers).
(dark techno)



Frankie Rose
"Herein Wild" (Fat Possum, 2013)
Frankie Rose est une artiste indie pop : chanteuse et musicienne, auteure-compositrice vivant à Brooklyn. Elle a fait partie de plusieurs groupes de rock : Crystal Stilts, Dum Dum Girls, et Vivian Girls. Herein wild, son 3ème album, possède une veine dream pop et post punk dans la continuité du précédent Interstellar (2012), mais en contraste avec son 1er Frankie Rose and the Outs (2010) aux influences gentillement psychobilly (The Cramps) et indie rock (Bangles).
(dream pop)